Pendant cinquante ans, l’héritage du procès Eichmann en philosophie a été capté par le rapport qu’en a fait Arendt. Isabelle Delpla considère que ce rapport a fait écran au procès et est devenu un obstacle à la réflexion sur le mal extrême et la justice pénale internationale. Son analyse.
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’analyse de la révolution iranienne a départagé les chercheurs quant au rôle que la religion a joué, à la fois dans la victoire et l’instauration du nouveau régime, mais également dans l’évolution de la société iranienne. Une des questions souvent débattues dans la littérature académique consiste à étudier le lien entre religion et politique, entre religion et laïcité, religion et sécularisation, voire religion et dé-sécularisation, surtout à partir de la Révolution de 1979 en Iran et le retour des fondamentalismes religieux dans le monde chrétien et juif.
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Pour Habermas, les démocraties modernes dépendent d’un schéma institutionnel garantissant l’autonomie publique des citoyennes, leur autonomie privée et l’indépendance de la sphère publique. Retour sur les raisons qui justifient selon lui la supériorité du modèle délibératif.
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Présentation de l’ensemble des numéros parus aux Editions Bayard (n°1 à 3), aux Presses de l’université Paris-Sorbonne (n°4 à 15) puis aux Presses universitaires de Rennes (n°16 à 20). Depuis son numéro 21, la revue Raison publique est publiée aux Editions raison publique. Raison publique n°20, “Scepticisme, pragmatisme et philosophie du langage ordinaire”, dossier coordonné par Sandra Laugier et David Zapero (Presses universitaires de Rennes, printemps 2016). Table des matièresSCEPTICISME,
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A l’heure où se déploient les stratégies de déconfinement dans les pays qui ont réussi à aplanir la courbe épidémique, le traçage des contacts continue de faire débat. Une analyse de Axel Gosseries et Olivier Pereira (UCLouvain).
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Pour Susan Rubin Suleiman, Viktor Orbán « transforme une démocratie autrefois prospère en l’avant-garde d’un nouveau nationalisme européen autoritaire ». Publiée en 2018, cette lettre touche juste. Ce qu’elle anticipait est advenu.
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Alors que nous découvrons chaque jour le nombre toujours croissant de victimes du Covid-19, Gabriele Koehler invite à “instrumentaliser” cette pandémie pour promouvoir les objectifs du développement soutenable : mettre un terme à tous les décès prématurés évitables, qu’ils soient dus à des pandémies aiguës ou à des maladies chroniques, et construire des systèmes de santé équitables pour tous, partout.
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Et si ce que nous appelons le terrorisme était une maladie du langage ? Et si l’acte terroriste était aussi, et peut-être tout d’abord, un acte linguistique mais alors : un acte mal maîtrisé et qui révélerait chez le sujet parlant une aphasie d’un genre particulièrement déroutant ? Je donne à la notion d’acte de langage le sens qu’elle a chez Austin dans Quand dire, c’est faire. Le Speech Act a pour but de changer le réel par une prise de parole. J’interviens activement, par le langage, dans les choses du réel. Je parviens effectivement à opérer un changement si mon langage est « heureux ». « Bonheur » (Felicity) et « malheur » (Infelicity) sont en effet les deux critères à l’aune desquels Austin juge l’acte « performatif »[1]. Je prends la parole. Si l’effet produit par celle-ci est désiré par moi, mon langage a été « heureux ». Dans le cas inverse, je suis un locuteur « malheureux ». Austin appelle l’échec qui apparaît à ce moment un « raté » ou Misfire. La métaphore, on le voit, est martiale. Le locuteur-tireur « rate sa cible ». On pourra dire aussi, puisque le réel ne lui obéit pas, qu’il a fait long feu.
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Nous voudrions partir de ce paradoxe énoncé par Paul Ricœur : « Plus le lecteur s’irréalise dans la lecture, plus profonde et plus lointaine sera l’influence de l’œuvre sur la réalité sociale. N’est-ce pas la peinture la moins figurative qui a le plus de chance de changer notre vision du monde ? » Alain Robbe-Grillet, avait déjà avancé l’impossibilité d’un engagement autre que littéraire, pour la simple raison que « La vie politique nous oblige sans cesse à supposer des significations connues : significations sociales, significations historiques, significations morales ». Mais c’est la phrase suivante qui retient notre attention : « L’art est plus modeste – ou plus ambitieux – : pour lui, rien n’est jamais connu d’avance.» Ce qui frappe d’emblée, c’est que le « rien n’est jamais connu d’avance » de l’art recoupe l’imprévisible qui est un des traits majeurs du terrorisme, surtout après le 11 Septembre à en croire Jacques Derrida qui y voit une effraction d’un type nouveau : « Il y a traumatisme sans travail de deuil possible quand le mal vient de la possibilité à venir du pire. »
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Dans son livre Fictions de l’anarchisme, qui porte sur l’anarchisme de la fin du XIXe siècle, c’est-à-dire sur l’ère des attentats (1892-1894) qui conduisirent aux « lois scélérates » définissant pour la première fois le terrorisme, Uri Eisenzweig rapporte le mot, devenu célèbre, du poète Laurent Tailhade réagissant, le 9 décembre 1893 à la nouvelle de l’attentat de Vaillant contre la Chambre des députés : « Qu’importe la victime si le geste est beau ? » Interrogé, le poète devait commenter son mot en ces termes : « Pour nous, contemplatifs, les désastres de ce genre ne sauraient offrir d’intérêt, en dehors de la Beauté qui parfois s’en dégage. »
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