Droits de l’homme et politique : individualisme étroit ou nouvel universalisme ?

Aujourd’hui – comme Pierre Manent nous le rappelle dans son article – les droits de l’homme semblent avoir acquis une « autorité en quelque sorte exclusive » au sein des sociétés démocratiques. D’où l’importance de réfléchir à la signification de ce concept dans une perspective à la fois théorique et historique.

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Care, capabilités, catastrophe

Le thème omniprésent de la catastrophe semble, étrangement, remplacer celui du risque dans l’euphémisation de la réalité des situations qu’affrontent aujourd’hui les humains. Là où le risque présentait comme calculable et évitable le désastre humain, tout en niant au fond la réalité des menaces, la catastrophe le présente comme massif et incalculable. Ce dossier entend défendre une vision plus réaliste de la catastrophe, analysant les effets et causes des négligences envers les humains et leur environnement, autrement dit, de la vulnérabilité. Le dossier entend mobiliser, à la suite de Joan Tronto et d’Amartya Sen, des concepts tels que le care ou les capabilités comme alternative aux concepts de risque ou de catastrophe. Un dossier dirigé par Solange Chavel et Sandra Laugier.

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Littérature contre storytelling avant l’ère néolibérale. Pour une autre histoire des engagements littéraires au XXe siècle

Tenter de baliser les grandes étapes des changements qui affectent les récits dominants, de l’orée du XXe siècle à nos jours, permet de dessiner les linéaments, esquissés dans la première partie – chronologique – de ce dossier, d’une histoire alternative des engagements littéraires, attentive aux variations – éthiques, politiques, formelles – qui affectent les modalités contre-narratives de la création littéraire, d’un lieu à l’autre, d’une époque à l’autre, en fonction des récits dominants qu’elle prend en charge pour les mettre en jeu.

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La sécularisation en Iran sous la République Islamique

L’ensemble de ces travaux souligne la dynamique de la sécularisation en Iran. En dépit de la mainmise sur l’État des groupes religieux visant à islamiser toutes les instances de la société et à contrôler l’État par le système de velayat-e faqih, la résistance de la société civile s’est organisée, d’abord, au sein des classes moyennes modernes, dans leur vie privée, puis s’est étendue à la société entière à travers des mouvements sociaux : du premier, le mouvement étudiant des années 1990 jusqu’au Mouvement vert de 2009.

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La fiction politique (XIXe-XXIe siècles)

Que revêt le syntagme « fiction politique » : serait-ce un sous-genre du roman ? une figure d’engagement énonciatif ? une modalité de l’ethos auctorial ? un effet de lecture ? une expression en son fond pléonastique ? voire une pure chimère théorique ? À dire vrai, les mots « fiction » et « politique » ne font pas forcément aussi bon ménage qu’on pourrait le penser a priori, et la question se pose de savoir comment les associer sur le plan lexical (syntagmatique) et sémantique.

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L’État de droit social, ou les droits sociaux en justice

Ce dossier a initialement été publié dans la version papier de Raison Publique (décembre 2011) sous la direction de Diane Roman. Sommaire Louise Gaxie, “Du « droit individualiste » au « droit social », une histoire de la juridicisation du social (1789-1939)” Sophie Grosbon, “L’Instrumentalisation des débats en droit international autour de la particularité des droits sociaux” Marc Pichard, “Les droits sociaux et les catégories de la doctrine privatiste” Isabelle Boucobza, “La justiciabilité des

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Grammaires de la vulnérabilité

La notion de vulnérabilité a acquis une certaine fortune ces dernières années dans le champ de la réflexion d’abord morale, puis politique, souvent en association avec d’autres notions comme celle de dépendance, de faiblesse ou de fragilité. Elle a d’abord été employée dans une perspective normative : il y aurait une catégorie de « vulnérables ». La notion semble également avoir un sens descriptif, renvoyant alors à l’idée d’une condition humaine à « reconnaître » : nous sommes tous vulnérables, et c’est cette dimension qu’il faut accepter, en rupture avec les différents impératifs ou idéaux moraux qui constituent la morale classique. Cette vulnérabilité est commune au monde animal, qui nous la révèle. Elle semble donc avoir un sens nouveau et expérimental, qui serait étendu au non-humain. La question semble alors se renverser : qu’est-ce que qui n’est pas vulnérable ?

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