Introduction : “Littérature et arts face au terrorisme”

Les attentats terroristes qui frappent notre pays et de nombreux autres continuent de susciter une abondante littérature – géopoliticiens, historiens, sociologues, psychologues s’en sont emparés, cependant que les artistes, depuis le 11 septembre en particulier, y ont trouvé une matière première relativement originale. Le terrorisme, cependant, dont le nom est associé à la « Terreur » de la fin du XVIIIe siècle français, semble lié à la naissance de la modernité démocratique. Depuis toujours ont certes sévi des terreurs organisées, par des groupes dits criminels ou par des États ; elles vont de pair avec les guerres et les génocides, termes régulièrement associés au terrorisme.

Lire la suite...

Offense & Préjudice. La liberté d’expression selon Ruwen ogien

« Que reste-t-il de la liberté d’offenser ? » demandait Ruwen Ogien le 9 janvier 2015 dans les colonnes du journal Libération, au surlendemain du massacre perpétré dans les locaux du journal satirique Charlie Hebdo. Dans cet article rédigé en 2017 quelques temps avant la disparition de Ruwen Ogien, Charles Girard (Lyon III) rendait hommage au philosophe trop tôt disparu en reposant la question des usages de la liberté d’expression.

Lire la suite...

Quelles vies pour les corps irradiés ? Désorientation et résistance après l’accident nucléaire de Fukushima

En juillet 2014, une bande dessinée intitulée Oishinbô publiée hebdomadairement dans la revue Jump, qui évoquait le saignement de nez d’un journaliste parti enquêter dans la ville de Fukushima, s’est trouvée centre d’un débat animé. Si actuellement, il n’en reste rien, sinon une impression de confusion dans le débat autour d’une œuvre de fiction, demeure la douloureuse question des traces d’irradiation sur les corps des personnes vivant dans la zone de Fukushima.

Lire la suite...

Le paradigme des capabilités face aux situations de désastre

Cette contribution interroge les outils conceptuels et langagiers dont nous disposons face aux catastrophes. Dans des situations telles que celles qui sont évoquées dans ce volume – désastre nucléaire de Fukushima, sida, après-catastrophe Katrina – les mots dont nous disposons sont essentiels : parce qu’ils attribuent blâme, excuses, responsabilités, revendications de droit, les mots et concepts théoriques nous permettent d’exprimer une réaction politique à l’événement.

Lire la suite...

Le triage social et les limites du care : penser la catastrophe, le care et les capabilités à travers l’exemple de Katrina

Il peut sembler aller de soi que la question de la catastrophe est inséparablement liée à des préoccupations éthiques ; pourtant, même dans les dernières décennies, il n’en allait pas ainsi. Plus récemment, l’anthropologie morale, à propos de situations de catastrophe, de pauvreté chronique et de violence politique, a montré comment une éthique ordinaire et des compétences morales invisibles se révélaient dans des moments de rupture et de destruction.

Lire la suite...

Prendre soin de soi, envers et contre tout : version du care

Nous allons tenter d’étudier les effets délétères et inattendus des discours de prévention et médicaux visant à ce qu’une population prenne soin d’elle. Témoignant selon notre appréciation d’un véritable « prendre soin de soi », ces phénomènes caractéristiques de l’évolution de cette épidémie dans cette communauté, nous donnent l’occasion d’approcher des configurations particulières du risque, de ses mutations et de leurs conséquences sur notre interprétation des réactions induites par le risque lorsqu’il est pris ou désigné comme devant être évité.

Lire la suite...

De la vulnérabilité à la résilience, réflexions sur la protection en cas de désastre extrême. Le cas des la gestion des conséquences de l’explosion d’une centrale nucléraire à Fukushima

L’explosion de la centrale nucléaire de Tepco Dai ichi à Fukushima en mars 2011 a été l’occasion de mettre en avant de l’actualité scientifique quelques concepts longtemps négligés, dont celui de résilience. Si l’utilisation psychanalytique de cette notion, qu’il s’agisse de la résilience neuronale, affective, psychologique ou sociale, s’attache à la faculté d’un individu à surmonter un trop grand isolement momentané ou un traumatisme quelqu’en soit la nature, elle est l’objet d’un abus épistémologique dans l’utilisation qu’en ont fait les autres domaines de la recherche.

Lire la suite...

Défendre la liberté d’expression

Il est trop tôt pour dire le sens ou anticiper les suites du massacre qui a frappé mercredi la rédaction de Charlie Hebdo, les proches du journal présents et les policiers qui ont tenté de les protéger. Le temps est à l’expression de la tristesse, de l’indignation et de la solidarité[1]. Le choix de la cible offre une seule certitude, qui a encouragé les innombrables messages de soutien exprimés de

Lire la suite...

Le droit et la haine. Liberté d’expression et “discours de haine” en démocratie

Bien que la notion de « discours de haine » ne renvoie pas à des dispositions légales unifiées, et que l’expression ne soit pas dépourvue ambiguïté, elle permet de rassembler des dispositions juridiques susceptibles de servir une même visée : sanctionner les actes expressifs qui encouragent à adopter une attitude discriminatoire, hostile ou violente à l’égard d’une personne ou d’un groupe désigné, sur un mode essentialisant, par son appartenance (ou non appartenance) supposée à une race, une ethnie, une nationalité ou une religion, voire par son sexe ou son orientation sexuelle. Une analyse du philosophe Charles Girard.

Lire la suite...
1 2 3 4 5 6