La notion de vulnérabilité a acquis une certaine fortune ces dernières années dans le champ de la réflexion d’abord morale, puis politique, souvent en association avec d’autres notions comme celle de dépendance, de faiblesse ou de fragilité. Elle a d’abord été employée dans une perspective normative : il y aurait une catégorie de « vulnérables ». La notion semble également avoir un sens descriptif, renvoyant alors à l’idée d’une condition humaine à « reconnaître » : nous sommes tous vulnérables, et c’est cette dimension qu’il faut accepter, en rupture avec les différents impératifs ou idéaux moraux qui constituent la morale classique. Cette vulnérabilité est commune au monde animal, qui nous la révèle. Elle semble donc avoir un sens nouveau et expérimental, qui serait étendu au non-humain. La question semble alors se renverser : qu’est-ce que qui n’est pas vulnérable ?
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