Retour à la vie ordinaire

L’idée du retour à la vie ordinaire est doublement paradoxale. La vie ordinaire est un objet indéfinissable et étrange, dont on ne prend conscience ou connaissance qu’une fois qu’il est perdu, ou éloigné : les études réunies ici décrivent ainsi différentes situation de perte ou de fuite de l’ordinaire. Un dossier coordonné par Sandra Laugier et Marie Gaille.

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Le retour à la vie ordinaire : un enjeu épistémologique pour la philosophie morale. Ce que nous apprend l’enquête éthique en contexte médical

La maladie, ou l’accident sont le plus communément présentés comme des éléments de rupture du cours « ordinaire de la vie », voire de transformation radicale du mode de vie jusque-là adopté. Dans cette vision des choses, on n’assimile pas nécessairement l’état pathologique à une situation extraordinaire, tandis que l’état de santé incarnerait la normalité. La notion d’« ordinaire » désigne alors le coutumier, ce qui constitue le quotidien de la personne de façon habituelle. À partir de cette acception, on pourrait considérer que le contexte médical est dénué de pertinence lorsqu’on entend évoquer la vie ordinaire.

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Décidera bien qui décidera le dernier ! Vulnérabilité effective et « bonne décision » en contexte hospitalier

Dans cette contribution, nous souhaitons proposer une analyse de la relation entre la capacité d’un individu à prendre une décision pour lui-même (ou à participer à celle-ci lorsqu’elle se fait de façon collégiale) et la « vulnérabilité » qui le caractérise. Nous mènerons cette analyse à partir d’une situation concrète, celle de la décision prise en contexte hospitalier, afin de faire émerger à même la pratique des enjeux théoriques, d’ordre épistémologique et politique avant tout.

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Grammaires de la vulnérabilité

La notion de vulnérabilité a acquis une certaine fortune ces dernières années dans le champ de la réflexion d’abord morale, puis politique, souvent en association avec d’autres notions comme celle de dépendance, de faiblesse ou de fragilité. Elle a d’abord été employée dans une perspective normative : il y aurait une catégorie de « vulnérables ». La notion semble également avoir un sens descriptif, renvoyant alors à l’idée d’une condition humaine à « reconnaître » : nous sommes tous vulnérables, et c’est cette dimension qu’il faut accepter, en rupture avec les différents impératifs ou idéaux moraux qui constituent la morale classique. Cette vulnérabilité est commune au monde animal, qui nous la révèle. Elle semble donc avoir un sens nouveau et expérimental, qui serait étendu au non-humain. La question semble alors se renverser : qu’est-ce que qui n’est pas vulnérable ?

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