Satire, fantastique et mythe dans Coeur de chien de Boulgakov : une vision décalée du pouvoir soviétique

Le parcours de Boulgakov comme écrivain est atypique : farouche opposant au régime issu de la Révolution d’Octobre, il est pourtant contraint de rester en Union Soviétique jusqu’à sa mort, malgré les nombreuses lettres insistantes qu’il envoie à Staline en personne, à qui il demande l’autorisation de quitter le territoire. L’auteur est surveillé, ses œuvres sont censurées, puis interdites de publication, il est considéré comme un « garde blanc », et pourtant, il n’est pas éliminé, ni même emprisonné ou déporté. Plus paradoxal encore, Staline le protège en lui attribuant un poste – médiocre – d’assistant metteur en scène au Théâtre d’Art de Moscou. Boulgakov a la vie sauve, mais il est muselé.

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