Anthropologie du désastre, care, formes de vie

Les grands désastres collectifs produisent des formes de vulnérabilité extrême. Or ces situations de vulnérabilité adviennent de la mise en danger, voire de la perte totale, des formes de vie humaine tenues pour ordinaires. Cette perte des formes de vie, même quand elle n’affecte pas de manière identique ni égale les populations exposées, est globale et politique – en un sens qui reste à explorer.

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Care, capabilités, catastrophe

Le thème omniprésent de la catastrophe semble, étrangement, remplacer celui du risque dans l’euphémisation de la réalité des situations qu’affrontent aujourd’hui les humains. Là où le risque présentait comme calculable et évitable le désastre humain, tout en niant au fond la réalité des menaces, la catastrophe le présente comme massif et incalculable. Ce dossier entend défendre une vision plus réaliste de la catastrophe, analysant les effets et causes des négligences envers les humains et leur environnement, autrement dit, de la vulnérabilité. Le dossier entend mobiliser, à la suite de Joan Tronto et d’Amartya Sen, des concepts tels que le care ou les capabilités comme alternative aux concepts de risque ou de catastrophe. Un dossier dirigé par Solange Chavel et Sandra Laugier.

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Retour à la vie ordinaire

L’idée du retour à la vie ordinaire est doublement paradoxale. La vie ordinaire est un objet indéfinissable et étrange, dont on ne prend conscience ou connaissance qu’une fois qu’il est perdu, ou éloigné : les études réunies ici décrivent ainsi différentes situation de perte ou de fuite de l’ordinaire. Un dossier coordonné par Sandra Laugier et Marie Gaille.

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Grammaires de la vulnérabilité

La notion de vulnérabilité a acquis une certaine fortune ces dernières années dans le champ de la réflexion d’abord morale, puis politique, souvent en association avec d’autres notions comme celle de dépendance, de faiblesse ou de fragilité. Elle a d’abord été employée dans une perspective normative : il y aurait une catégorie de « vulnérables ». La notion semble également avoir un sens descriptif, renvoyant alors à l’idée d’une condition humaine à « reconnaître » : nous sommes tous vulnérables, et c’est cette dimension qu’il faut accepter, en rupture avec les différents impératifs ou idéaux moraux qui constituent la morale classique. Cette vulnérabilité est commune au monde animal, qui nous la révèle. Elle semble donc avoir un sens nouveau et expérimental, qui serait étendu au non-humain. La question semble alors se renverser : qu’est-ce que qui n’est pas vulnérable ?

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