La liberté d’expression à l’épreuve du terrorisme
Pour Pierre Auriel et Charles Girard, le terrorisme djihadiste fait peser sur la liberté d’expression en démocratie des menaces à la diversité desquelles il faut être attentif.
Lire la suite...LA REVUE DES HUMANITES POLITIQUES
Pour Pierre Auriel et Charles Girard, le terrorisme djihadiste fait peser sur la liberté d’expression en démocratie des menaces à la diversité desquelles il faut être attentif.
Lire la suite...Quelle pertinence conserve aujourd’hui la notion de terreur? Ce dossier, dirigé par Frédérique Leichter-Flack et Philippe Zard, mène l’enquête en examinant, dans une perspective pluridisciplinaire, les ruptures, infléchissements et évolutions observables depuis la Révolution française jusqu’à nos jours.
Lire la suite...“Les humiliations ne justifient en rien les meurtres. Les meurtres n’annulent pas les humiliations. Il faut reconnaître, penser, et combattre les uns et les autres”. Un point de vue de Jean-Baptiste Mathieu
Lire la suite...Et si ce que nous appelons le terrorisme était une maladie du langage ? Et si l’acte terroriste était aussi, et peut-être tout d’abord, un acte linguistique mais alors : un acte mal maîtrisé et qui révélerait chez le sujet parlant une aphasie d’un genre particulièrement déroutant ? Je donne à la notion d’acte de langage le sens qu’elle a chez Austin dans Quand dire, c’est faire. Le Speech Act a pour but de changer le réel par une prise de parole. J’interviens activement, par le langage, dans les choses du réel. Je parviens effectivement à opérer un changement si mon langage est « heureux ». « Bonheur » (Felicity) et « malheur » (Infelicity) sont en effet les deux critères à l’aune desquels Austin juge l’acte « performatif »[1]. Je prends la parole. Si l’effet produit par celle-ci est désiré par moi, mon langage a été « heureux ». Dans le cas inverse, je suis un locuteur « malheureux ». Austin appelle l’échec qui apparaît à ce moment un « raté » ou Misfire. La métaphore, on le voit, est martiale. Le locuteur-tireur « rate sa cible ». On pourra dire aussi, puisque le réel ne lui obéit pas, qu’il a fait long feu.
Lire la suite...Nous voudrions partir de ce paradoxe énoncé par Paul Ricœur : « Plus le lecteur s’irréalise dans la lecture, plus profonde et plus lointaine sera l’influence de l’œuvre sur la réalité sociale. N’est-ce pas la peinture la moins figurative qui a le plus de chance de changer notre vision du monde ? » Alain Robbe-Grillet, avait déjà avancé l’impossibilité d’un engagement autre que littéraire, pour la simple raison que « La vie politique nous oblige sans cesse à supposer des significations connues : significations sociales, significations historiques, significations morales ». Mais c’est la phrase suivante qui retient notre attention : « L’art est plus modeste – ou plus ambitieux – : pour lui, rien n’est jamais connu d’avance.» Ce qui frappe d’emblée, c’est que le « rien n’est jamais connu d’avance » de l’art recoupe l’imprévisible qui est un des traits majeurs du terrorisme, surtout après le 11 Septembre à en croire Jacques Derrida qui y voit une effraction d’un type nouveau : « Il y a traumatisme sans travail de deuil possible quand le mal vient de la possibilité à venir du pire. »
Lire la suite...Dans son livre Fictions de l’anarchisme, qui porte sur l’anarchisme de la fin du XIXe siècle, c’est-à-dire sur l’ère des attentats (1892-1894) qui conduisirent aux « lois scélérates » définissant pour la première fois le terrorisme, Uri Eisenzweig rapporte le mot, devenu célèbre, du poète Laurent Tailhade réagissant, le 9 décembre 1893 à la nouvelle de l’attentat de Vaillant contre la Chambre des députés : « Qu’importe la victime si le geste est beau ? » Interrogé, le poète devait commenter son mot en ces termes : « Pour nous, contemplatifs, les désastres de ce genre ne sauraient offrir d’intérêt, en dehors de la Beauté qui parfois s’en dégage. »
Lire la suite...Mon intervention mettra en relation trois événements : Le « Onze septembre », dont nous commémorons le quinzième anniversaire, la destruction des Bouddhas de Bamyan la même année, et l’Hommage à New York de Jean Tinguely (1960). La question posée est double : la première concerne ce qu’on pourrait appeler la « haine du musée », c’est-à-dire la haine de l’œuvre d’art dans sa version patrimoniale, la seconde, la relation de la modernité à cette détestation du musée.
Lire la suite...En 2005, l’ouvrage intitulé Art in the Age of Terrorism dirigé par Graham Coulter-Smith et Maurice Owen, se proposait d’explorer les manières par lesquelles l’art et la théorie de l’art pouvaient contribuer à la compréhension de situations qui nous laissent souvent sans voix. Il s’agissait ainsi de visualiser l’indicible, que cet indicible soit de l’ordre du traumatisme, du déni, des conflits insolubles, de la construction de barrières, de la perte des libertés engendrées notamment par les guerres et le terrorisme.
Lire la suite...En dehors d’une introuvable définition théorique de ce qu’est le terrorisme en général, il faut revenir à une phénoménologie de nos expériences pour comprendre la spécificité du terrorisme actuel. Je ne suis pas spécialiste du terrorisme mais des images et de leurs effets, je suis d’abord peintre. Mes méditations d’atelier me font écrire sur les rapports qui relient la pratique quotidienne de la peinture et les pratiques d’exercices spirituelles. Je prends donc ici la parole à double titres : d’abord en tant que témoin, ensuite comme praticien de l’image.
Lire la suite...La multiplication des attentats au début des années 1890 révèle la pénétration des idées anarchistes dans le pays. Leur diffusion est notamment accrue par la mise en place des bourses du travail qui, s’organisant en Fédération au congrès de Saint-Étienne de 1892, contribuent à la propagation de l’anarchie dans les syndicats. Une partie du mouvement ouvrier s’éloigne du radicalisme pour se tourner vers un socialisme proche de celui de Jules Guesde avant de rompre avec l’autoritarisme de ce dernier, choisissant l’anarchisme et le syndicalisme révolutionnaire. Selon Jean Maitron, en 1894, l’influence de la propagande anarchiste toucherait une centaine de milliers de personnes dont un millier de militants actifs, quatre mille cinq cents sympathisants engagés et cent mille personnes partageant les opinions libertaires. Ces militants sont bien souvent des intellectuels, parfois des artistes, mais également des autodidactes issus des milieux populaires urbains.
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